Début des années 1890. Profondément affecté par la mort de son ami Vincent Van Gogh, définitivement fâché avec Paul Gauguin et boudé par les critiques, Emile Bernard choisit l’exil. Il quitte la France en 1893 pour un voyage qu’il pense de courte durée. Celui-ci durera dix ans.
Il passe par Florence pour admirer les fresques de Giotto, puis se rend à Istanbul où il succombe aux couleurs et aux charmes de l’Orient. Il poursuit son périple à Jérusalem, à Alexandrie, puis enfin au Caire. Il adopte le mode de vie et les costumes des autochtones. En juillet 1894, il épouse Hanenah Saati "une nature orientale dans toute sa splendeur".
Oubliées les anciennes querelles de style qui animaient la vie artistique parisienne, il se lance à corps perdu dans la recherche d’un idéal classique, sublime, intemporel. « L’Orient m’a fait comprendre l’Antiquité, la beauté plastique, le platonisme, les civilisations disparues et adorées » (Emile Bernard, Confidences). Alors quand il prend comme ici sa servante et une marchande d’oranges pour modèles, il en fait des icônes.
Classique ? Oui, et il le revendique. Il soigne la composition, savamment organisée, est attentif à la perspective. A l'instar de Delacroix, il rêve de recréer l'Antiquité et de se confronter à ses modèles : Courbet, Titien, le Greco. Avec le brio qu’on lui connait, Emile Bernard passe délibérément de l'avant-garde à l'arrière-garde.
Détail 1. Une récente restauration a permis de retrouver toute la fraîcheur des coloris, la profondeur du paysage et la délicatesse des contours. La scène a gagné en clarté et en profondeur.
Détail 2. Ces Femmes au bord du Nil possèdent un pendant masculin, Les Fellahs au travail, conservé dans une collection particulière.
Début des années 1890. Profondément affecté par la mort de son ami Vincent Van Gogh, définitivement fâché avec Paul Gauguin et boudé par les critiques, Emile Bernard choisit l’exil. Il quitte la France en 1893 pour un voyage qu’il pense de courte durée. Celui-ci durera dix ans.
Il passe par Florence pour admirer les fresques de Giotto, puis se rend à Istanbul où il succombe aux couleurs et aux charmes de l’Orient. Il poursuit son périple à Jérusalem, à Alexandrie, puis enfin au Caire. Il adopte le mode de vie et les costumes des autochtones. En juillet 1894, il épouse Hanenah Saati "une nature orientale dans toute sa splendeur".
Oubliées les anciennes querelles de style qui animaient la vie artistique parisienne, il se lance à corps perdu dans la recherche d’un idéal classique, sublime, intemporel. « L’Orient m’a fait comprendre l’Antiquité, la beauté plastique, le platonisme, les civilisations disparues et adorées » (Emile Bernard, Confidences). Alors quand il prend comme ici sa servante et une marchande d’oranges pour modèles, il en fait des icônes.
Classique ? Oui, et il le revendique. Il soigne la composition, savamment organisée, est attentif à la perspective. A l'instar de Delacroix, il rêve de recréer l'Antiquité et de se confronter à ses modèles : Courbet, Titien, le Greco. Avec le brio qu’on lui connait, Emile Bernard passe délibérément de l'avant-garde à l'arrière-garde.
Détail 1. Une récente restauration a permis de retrouver toute la fraîcheur des coloris, la profondeur du paysage et la délicatesse des contours. La scène a gagné en clarté et en profondeur.
Détail 2. Ces Femmes au bord du Nil possèdent un pendant masculin, Les Fellahs au travail, conservé dans une collection particulière.