Que remarque d’abord un visiteur en entrant dans un musée ? Son architecture ! On vient certes -et parfois de loin- pour ses œuvres d’art mais c’est le bâtiment qui impressionne au premier regard.
C’est bien le cas au Palais des Beaux-Arts de Lille. A la fin du XIXe siècle, la Ville de Lille a voulu un monument prestigieux pour accueillir toutes ses précieuses collections. Mais le musée dans lequel vous vous trouvez ou que vous vous apprêtez peut-être à visiter n’est pourtant pas le premier à Lille.
Deux autres l’ont précédé : l’un, installé dès 1809 dans une ancienne chapelle (disparue) de la rue des Arts ; le suivant, qui occupa à partir de 1848 le premier étage de l’Hôtel de Ville de la place Rihour (également disparu). En 1892, à la suite d’une loterie puis d’un grand concours d’architecture qui opposa plus de 80 candidats, le bâtiment construit par les architectes Edouard Bérard et Fernand Delmas ouvre ses portes au public. Il est la fierté de la ville, avec sa façade monumentale, sa majestueuse galerie d’entrée, ses escaliers d’apparat et son gigantesque atrium.
Cent ans plus tard et pour faire face aux enjeux de la modernité, il est entièrement rénové par les architectes Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart, sous l’impulsion du maire Pierre Mauroy. Un beau bâtiment de verre, surnommé le bâtiment-lame, est notamment ajouté à l’arrière du palais. Outre le reflet du musée dans ce miroir aux dimensions hors-normes, le dialogue ancien-contemporain est renforcé, sur le parvis extérieur, par la présence du Groupe des cinq, sculptures d’Eugène Dodeigne acquises et installées du vivant de l’artiste.