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Histoires de bêtes

Histoires de bêtes

Des animaux de tous poils

Sauvage, symbolique ou familier, l’animal peuple les productions artistiques de l’humanité depuis la préhistoire. C’est donc tout naturellement qu’on le retrouve sous toutes ses formes dans les collections du musée. Tantôt symbole de pouvoir ou associé à une divinité, il peut aussi servir de miroir déformant à l’homme. Depuis le Moyen Âge, la tradition du bestiaire représente, sous les traits d’animaux réels ou imaginaires, les vices et les défauts de l’être humain pour mieux les dénoncer.

Au commencement de notre parcours, il y a l’Égypte ancienne et ses rites funéraires. Eh oui, les animaux aussi étaient momifiés ! En témoigne ce très beau sarcophage de chat, composé de deux parties creuses et symétriques, formant comme un cercueil dans lequel était conservée la momie du félin. Ses yeux de quartz lui donnent un air étrangement vivant ; on dirait même qu’il sourit ! Du félin au fauve, il n’y a que quelques pas à parcourir. Ce petit objet en forme de lion appelé aquamanile servait tout simplement à verser de l’eau pour se laver les mains. Il fut fabriqué aux environs des années 1400 dans la ville de Nuremberg, en Allemagne. Sa technique de ciselage est particulièrement fine, les poils de la crinière sont quasiment dessinés un à un !

À l’étage, dans le Le Concert dans l’œuf par exemple, les animaux n’existent pas réellement en tant que tels. En fait, ils servent d’attributs aux personnages de cette drôle de scène. Par exemple à l’arrière-plan, l’homme coiffé d’un pigeonnier serait un proxénète, car à l’époque, « avoir un pigeonnier dans son grenier » voulait dire entretenir une activité de prostitution. Dans la même veine, la femme à la chouette serait une entremetteuse.

Puis, avec Jordaens, on découvre la belle Europe, dans une scène de bain, entourée d’autres jeunes filles. Mais que fait-elle donc assise sur un taureau ? Il s’agit en réalité de Jupiter, qui s’est transformé ainsi pour se fondre dans le troupeau et enlever celle dont il était épris ! On retrouve d’autres bovidés dans L’Étable de Permeke, exposé dans la galerie consacrée au XXe siècle.

Et maintenant pour les plus observateurs : cherchez dans la nature morte de Balthasar van der Ast : un lézard, une libellule, un papillon, un scarabée. Trouvés ? Bravo ! Plus spirituelle que décorative, cette toile est en fait une réflexion sur le caractère éphémère de la vie sur terre.

D’autres histoires de bêtes ? Découvrez celle du Loup d’Agubbio, qui était devenu l’ami de tout un village selon la légende ou partagez les souvenirs d’une folle Course de chevaux à Rome avec Théodore Géricault.

Sélection d'oeuvres sur le parcours