Peintures XVIe - XXIe siècles

Deux nus debout

Bernard Buffet
1949

Un tracé noir sec et rectiligne, une palette de tons sourds et froids, deux figures au teint blême et au regard vide, dominent le spectateur d’un air inquiétant. Monotone et lugubre comme un ciel d’automne, la toile de Buffet porte en elle une mélancolie morbide qui traverse tout l’œuvre du peintre.

Bernard Buffet peint cette grande toile à l’âge de 21 ans. Il est déjà un artiste accompli, mature. Son style rectiligne et froid transpire son obsession : celle de sa propre mort. En rébellion contre les modes et les tendances du moment, qui encensaient l’art abstrait, il jubile de s’obstiner pour sa part dans la voie figurative. Un choix consensuel en apparence seulement puisque qu’il devra faire face à  nombre de controverses et de critiques haineuses.

Mais pourquoi cette rage de provoquer plutôt que de séduire ? Simplement parce que la vie lui est insupportable. Son art lui permet d’expier ses blessures et de jouir d’un sentiment de liberté absolue. Les tragédies qui ont traversés le XXe siècle et plus particulièrement la seconde guerre mondiale,  ont inscrit la mort en filigrane dans toutes ses toiles. La vie, avec tout ce qu’elle comporte de plaisirs ou de contentement, peut basculer à tout moment à l’aune d’un nouveau drame.

À l’image de Brueghel ou de Goya, Bernard Buffet a peint la malédiction qui pèse sur le monde et le poids de la fatalité sur notre condition tristement humaine. Si ses clowns sont tristes, ses travestis décharnés et flétris, sa Provence grise, et son Paris vide,  c’est parce que Bernard Buffet ne s’est jamais résolu à faire semblant d’aimer la vie.

 

N° d’inventaire : P. 1928

Deux nus debout
Deux nus debout

Un tracé noir sec et rectiligne, une palette de tons sourds et froids, deux figures au teint blême et au regard vide, dominent le spectateur d’un air inquiétant. Monotone et lugubre comme un ciel d’automne, la toile de Buffet porte en elle une mélancolie morbide qui traverse tout l’œuvre du peintre.

Bernard Buffet peint cette grande toile à l’âge de 21 ans. Il est déjà un artiste accompli, mature. Son style rectiligne et froid transpire son obsession : celle de sa propre mort. En rébellion contre les modes et les tendances du moment, qui encensaient l’art abstrait, il jubile de s’obstiner pour sa part dans la voie figurative. Un choix consensuel en apparence seulement puisque qu’il devra faire face à  nombre de controverses et de critiques haineuses.

Mais pourquoi cette rage de provoquer plutôt que de séduire ? Simplement parce que la vie lui est insupportable. Son art lui permet d’expier ses blessures et de jouir d’un sentiment de liberté absolue. Les tragédies qui ont traversés le XXe siècle et plus particulièrement la seconde guerre mondiale,  ont inscrit la mort en filigrane dans toutes ses toiles. La vie, avec tout ce qu’elle comporte de plaisirs ou de contentement, peut basculer à tout moment à l’aune d’un nouveau drame.

À l’image de Brueghel ou de Goya, Bernard Buffet a peint la malédiction qui pèse sur le monde et le poids de la fatalité sur notre condition tristement humaine. Si ses clowns sont tristes, ses travestis décharnés et flétris, sa Provence grise, et son Paris vide,  c’est parce que Bernard Buffet ne s’est jamais résolu à faire semblant d’aimer la vie.

 

N° d’inventaire : P. 1928

Fermer
Les autres Oeuvres de la Collection

Peintures XVIe - XXIe siècles

Afficher toutes les œuvres

Accès aux collections