Dans le ciel, les dieux de l’Olympe semblent totalement étrangers à la scène : Jupiter est absorbé par sa conversation avec Junon et Mercure. Derrière eux, Apollon et Pluton.
Derrière ce thème imposé, tiré de l’Iliade, se joue une toute autre lutte, celle de deux peintres rivaux, Suvée et David, qui concourent tous les deux pour le Grand prix de Rome. Ce prix valait à l’artiste un séjour à Rome aux frais du roi. Il était à l’époque considéré comme une consécration et la garantie d’une carrière florissante. C‘est Suvée qui l’emporte cette fois. David quant à lui devra s’y reprendre encore à trois reprises avant d’obtenir enfin la récompense tant convoitée.
Mais essayons de comprendre le choix du jury. La toile de Suvée illustre un tournant de l’évolution de l’art au seuil des années 1770. Sa composition est audacieuse. Construite dans le sens de la hauteur, la scène gagne en dynamique. À l’inverse, celle de David, horizontale, déroule le récit de manière linéaire. Alors que David s’enferme dans les codes du style rocaille (tonalités pastel, gestes gracieux, effets de nuées), Suvée se montre plus raisonnable. Certes il garde quelques effets d’étoffes tourbillonnantes, mais il calme le jeu avec une palette franche (rouge, bleu) et une construction parfaitement symétrique, organisée de part et d’autre d’une diagonale. Ici, l’action prime sur le sentiment.
Parfois, le mieux est l’ennemi du bien. En maîtrisant ses effets, Suvée convainc l’Académie et pose de nouvelles règles, celles du néo-classicisme. Ironie de l’histoire, c’est David qui triomphera quelques années plus tard dans cette voie, à l’image du monumental "Bélisaire demandant l’Aumône", exposé dans la salle suivante.
Détail : Dans la même galerie, le Palais des Beaux-Arts présente l’esquisse de Jacques-Louis David pour le tableau du même sujet qu’il présente cette année-là devant le jury.
Dans le ciel, les dieux de l’Olympe semblent totalement étrangers à la scène : Jupiter est absorbé par sa conversation avec Junon et Mercure. Derrière eux, Apollon et Pluton.
Derrière ce thème imposé, tiré de l’Iliade, se joue une toute autre lutte, celle de deux peintres rivaux, Suvée et David, qui concourent tous les deux pour le Grand prix de Rome. Ce prix valait à l’artiste un séjour à Rome aux frais du roi. Il était à l’époque considéré comme une consécration et la garantie d’une carrière florissante. C‘est Suvée qui l’emporte cette fois. David quant à lui devra s’y reprendre encore à trois reprises avant d’obtenir enfin la récompense tant convoitée.
Mais essayons de comprendre le choix du jury. La toile de Suvée illustre un tournant de l’évolution de l’art au seuil des années 1770. Sa composition est audacieuse. Construite dans le sens de la hauteur, la scène gagne en dynamique. À l’inverse, celle de David, horizontale, déroule le récit de manière linéaire. Alors que David s’enferme dans les codes du style rocaille (tonalités pastel, gestes gracieux, effets de nuées), Suvée se montre plus raisonnable. Certes il garde quelques effets d’étoffes tourbillonnantes, mais il calme le jeu avec une palette franche (rouge, bleu) et une construction parfaitement symétrique, organisée de part et d’autre d’une diagonale. Ici, l’action prime sur le sentiment.
Parfois, le mieux est l’ennemi du bien. En maîtrisant ses effets, Suvée convainc l’Académie et pose de nouvelles règles, celles du néo-classicisme. Ironie de l’histoire, c’est David qui triomphera quelques années plus tard dans cette voie, à l’image du monumental "Bélisaire demandant l’Aumône", exposé dans la salle suivante.
Détail : Dans la même galerie, le Palais des Beaux-Arts présente l’esquisse de Jacques-Louis David pour le tableau du même sujet qu’il présente cette année-là devant le jury.