Histoires secrètes

Ça mousse !

Pots Jacquots et Jacqueline, Bruxelles, XVIIIe siècle

Voici de drôles de bonhommes colorés, rondouillets et sympathiques, ils sont assis, les mains sur le ventre. Qui sont ces petites dames et ces petits messieurs ventripotents ? 


Ce sont en réalité des pichets à bière ! Avec une anse dans le dos, leur forme un peu ventrue est idéale pour contenir du liquide. Sur certains d’entre eux, un petit robinet à la base permet même de servir directement le délicieux breuvage.

Au XVIIIe siècle, les céramiques anthropomorphes (en forme d’êtres humains) sont à la pointe de la mode ! Ils sont populaires en Europe du Nord notamment, puisqu’on en trouve en Angleterre, en Belgique, en Flandres…

Riche de ces nombreuses influences, Lille s’essaye à cette production. Souvent par paires, ces pichets lillois répondent au nom de « Pot Jacqueline » si c’est une dame et de « Pot Jacquot » si c’est un monsieur.

Mais d’où vient ce drôle de nom, « Pot Jacqueline » ? La légende attribue la maternité de ces charmantes céramiques à Jacqueline de Bavière, une puissante comtesse du XVe siècle. Cette dernière, après avoir perdu son pouvoir et son influence, aurait été incarcérée par un rival. Et c’est pour s’occuper en captivité qu’elle se serait mise à créer ces amusants pichets.

Les Jacquots et Jacquelines ont connu par la suite une grande popularité dans le Nord. Les céramistes lillois en ont même réalisé en forme de gendarme ou de polichinelle ! Et aujourd’hui, avec leurs bouilles attachantes, ils sont très recherchés par les collectionneurs…

Sous la plume d'Artips

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