La région limousine a produit en grande quantité des émaux champlevés, exportés dans toute l’Europe à la fin du XIIe siècle et au XIIIe siècle. Ils ornaient des objets de culte : un reliquaire, une croix, ou comme ici, un livre.
Cette plaque de reliure est réalisée selon la technique du champlevé. L’artisan creuse des alvéoles dans une plaque de cuivre qu’il remplit de poudre de verre colorée. L’ensemble est chauffé, provoquant la fonte du verre. Après refroidissement, la surface est polie et les zones non creusées, où le cuivre est apparent, sont ciselées de détails puis dorées. Des éléments en relief peuvent être ajoutés par-dessus l’émail, comme les têtes de Marie, du Christ et de saint Jean.
Regardez au pied de la croix, un autre personnage fait son apparition. On dirait qu’il sort de terre ! Il s’agit d’Adam, le premier homme, qui s’échappe de son tombeau.
L’image se réfère à une légende selon laquelle le crâne d’Adam, enseveli sur le Mont Golgotha à Jérusalem, aurait été découvert pendant la Crucifixion. Mais cette image est avant tout une évocation du péché originel – le moment où Adam et Eve mangent le fruit défendu et provoquent la colère de Dieu -, que le Christ a racheté par son sacrifice.
La plaque a parfois été appelée « Plat Dormeuil », du nom du collectionneur qui l’acheta au début du XXe siècle. Il est très rare de connaître l’histoire de ce type d’objets avant la Révolution française. Or, nous savons que la plaque appartenait au baron Crassier, à Liège, dans les années 1725. C’est donc un témoignage précoce de l’intérêt porté à l’art du Moyen Âge, intérêt qui se développera au XIXe siècle.
N° d'inventaire : 2008.1.1
La région limousine a produit en grande quantité des émaux champlevés, exportés dans toute l’Europe à la fin du XIIe siècle et au XIIIe siècle. Ils ornaient des objets de culte : un reliquaire, une croix, ou comme ici, un livre.
Cette plaque de reliure est réalisée selon la technique du champlevé. L’artisan creuse des alvéoles dans une plaque de cuivre qu’il remplit de poudre de verre colorée. L’ensemble est chauffé, provoquant la fonte du verre. Après refroidissement, la surface est polie et les zones non creusées, où le cuivre est apparent, sont ciselées de détails puis dorées. Des éléments en relief peuvent être ajoutés par-dessus l’émail, comme les têtes de Marie, du Christ et de saint Jean.
Regardez au pied de la croix, un autre personnage fait son apparition. On dirait qu’il sort de terre ! Il s’agit d’Adam, le premier homme, qui s’échappe de son tombeau.
L’image se réfère à une légende selon laquelle le crâne d’Adam, enseveli sur le Mont Golgotha à Jérusalem, aurait été découvert pendant la Crucifixion. Mais cette image est avant tout une évocation du péché originel – le moment où Adam et Eve mangent le fruit défendu et provoquent la colère de Dieu -, que le Christ a racheté par son sacrifice.
La plaque a parfois été appelée « Plat Dormeuil », du nom du collectionneur qui l’acheta au début du XXe siècle. Il est très rare de connaître l’histoire de ce type d’objets avant la Révolution française. Or, nous savons que la plaque appartenait au baron Crassier, à Liège, dans les années 1725. C’est donc un témoignage précoce de l’intérêt porté à l’art du Moyen Âge, intérêt qui se développera au XIXe siècle.
N° d'inventaire : 2008.1.1