Histoires secrètes

Garçon manqué

Raffaello Sanzio, dit Raphaël (1483-1520), Etude pour la Madone d’Albe

Pour dessiner sa Madone, l’artiste utilise de la sanguine, une pierre broyée de couleur rouge. Son trait délicat est fluide et précis. Et ce n’est pas par hasard que la composition est entourée d’un cercle. En effet, ce dessin a servi au peintre pour préparer un tableau circulaire, La Madone d’Albe.

Mais ce n’est pas pour cela que cette feuille est restée fameuse. Pour comprendre pourquoi, il faut la retourner… Car au verso, on découvre un second dessin. On y retrouve l’attitude de la Vierge assise. Sauf qu’il s’agit cette fois d’un jeune garçon ! Un garçon qui pose comme la Vierge ? Est-ce un blasphème ?


Pas du tout ! À l’époque, lorsqu’ils élaborent des tableaux, les artistes ont besoin de faire poser des modèles. Pour cette étape, les peintres font souvent appel à un de leurs jeunes assistants. C’est exactement ce que Raphaël a fait ici. Alors qu’il prépare la composition pour sa Madone d’Albe, il demande à un des garçons d’atelier de prendre la pose. Une pose très vivante, comme un instantané ! Cela lui sert ensuite pour finaliser l’attitude de la Vierge dans un dessin qu’il réalise de l’autre côté de la feuille.

Assise dans une position étrange, la Vierge Marie porte l’enfant Jésus. Ce dernier, en équilibre sur sa cuisse, se tourne vers un autre petit garçon. C’est le jeune saint Jean-Baptiste, qui serre un agneau dans ses bras. Cette scène biblique est dessinée par le célèbre peintre florentin Raphaël vers 1510. Qui pourrait imaginer que cette Vierge cache un drôle de secret ?

Sous la plume d'Artips

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